Savoir et se taire ?
Pierre Noreau, dans Le Devoir, 21 août 2008, p. a-7.
21 août 2008
Les événements récents rendent compte de ce que nous vivons dans une société qui fait de l’ignorance une vertu.
La publication dans la plus totale discrétion d’un rapport de Santé Canada sur l’impact sanitaire des changements climatiques au pays suscitait récemment la critique des chercheurs qui y avaient contribué. On a vu là une façon pour le gouvernement d’«éviter que l’attention ne se porte sur un enjeu important». Récemment, l’Office québécois de la langue française retardait pour des raisons équivalentes la publication d’études conclues depuis longtemps sur la situation linguistique québécoise.
Ces exemples tirés d’une longue liste sont portés par la même logique et le même paternalisme: ce qu’on ne sait pas ne fait pas mal… On s’enferme alors lentement dans la logique de l’aveuglement.
Ce contenu a été mis à jour le 7 avril 2015 à 9 h 31 min.